Article paru sur le site du PARDEM le 06 avril 2024
Par Joël Perichaud, Secrétaire national du PARDEM aux relations internationales
C’est le « narratif » officiel, celui des politiques, des gouvernements, des parlements, de l’Union européenne, des États-Unis et de tous les médias qui reprennent sans broncher les « éléments de langage » qu’ils reçoivent en jets continus dans leurs rédactions. La Russie, enfin son chef, fou, malade et cruel, un vrai dictateur, s’est réveillé au matin du 22 février 2022 après un cauchemar épouvantable et insensé, un délire paranoïaque : l’OTAN, les États-Unis et leurs amis intimes de l’Union européenne voulaient écraser la Russie, son régime, et l’astreindre à devenir vassale des occidentaux. Oh ! Le dingue ! Pof Pof ! Poutine, énervé, mal en point, quasi dément, lance vite fait ses armées contre la douce et blonde Ukraine. Horreur ! La Russie veut envahir ce pays si pacifique, c’est sûr. Impossible de rester les bras baissés. L’Occident ne laissera pas commettre un tel crime. La machine est lancée. Solidarité ! Solidarité ! Envoyons le pognon, les munitions, les armes, les conseillers en guerre, et les chars, et les drones. Ce sera le prix de la défense de la tant chérie démocratie dont le modèle le plus exemplaire est incarné par les États-Unis et que l’Ukraine veut garder (la démocratie). Tous ensemble ! Tous ensemble ! Et ceux qui n’ont pas encore franchi le pas le feront : ils rejoindront le camp du bien, l’Otan. Punissons, sanctionnons, épuisons l’économie russe, gelons leurs avoirs à l’étranger, confisquons les intérêts de ces avoirs, privons-la de nos euros et dollars en cessant de leur acheter du gaz.. On se débrouillera sans. Quitte à faire exploser la dette publique. Quitte à faire payer les populations occidentales. Quitte à ce que des millions d’Ukrainiens quittent leur pays. Que les hommes, ô valeureux patriotes, montent au front, sous les viva des députés et des gouvernements occidentaux bien au chaud dans leurs cénacles. Leur chef est si magnifique. Cet ancien acteur, pas trop dans le besoin, se pare des habits ad’hoc : tee-shirt et pantalon de terrain, devenus son uniforme international. D’ailleurs la Russie sera écrasée en quelques semaines, la guerre, comme toutes les autres n’est-ce pas, ne durera pas. Et l’UE ouvre grand ses frontières à ces femmes et enfants qui veulent quitter leur pays. Et les peuples de l’UE leur ouvrent grand les bras pour les loger, les soigner, les nourrir et même leur permettre d’accéder rapidement à un emploi. Quitte à déroger aux règles de l’UE puisque l’Ukraine n’en est pas membre.
Face au cauchemar poutinien, le rêve occidental est porteur de démocratie, d’humanité, de solidarité, de partage, de courage, de force… C’est vendeur et permet à chacun de se croire un peu un héros qui va se cailler les miches car le prix du gaz et de l’électricité (indexé sur le prix du gaz) c’est lui qui va le payer. Mais quoi, on ne va pas jouer les pleutres, les petits bras, les égoïstes. Tous solidaires les peuples pour sauver les Ukrainiens des griffes de l’envahisseur ! Sauf que… tout cela est une mise en scène de sit-com. La réalité est bien autre.
Nous vous proposons de remonter le fil de l’histoire. Vous serez donc assez curieux pour comprendre pourquoi le conflit dure ?
En réalité, historiquement, la “question ukrainienne” peut se diviser en 4 périodes : de 1945 à 1956 une guerre de sabotage et de terrorisme, de 1956 à 1990 une “accalmie”, de 1990 à 2014, un conflit latent, à partir de 2014, une nouvelle guerre. En 2022 la réaction de la Russie.
Selon le récit US-OTAN-UE-Kiev, avant le 24 février 2022, tout n’était en Ukraine que paix, calme et volupté. Mais ce jour-là, sans justification et sans préavis, comme un éclair dans un ciel serein, Poutine envahit l’Ukraine innocente. Consternation et incompréhension. Ah! les méchants Russes ! Heureusement, le camp du bien avec, à sa tête, les USA champions de la démocratie et bons samaritains, voleront au secours de la victime. Depuis, les États-Unis avec la charitable Union européenne (UE), sont la source inépuisable de dollars, d’euros, d’armes, de “conseillers” de l’OTAN et de volontaires y compris néonazis.